Page:Ages (des) - La grand-mère de Gilberte, suivi de La madone de Mailleras, 1878.djvu/120

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
118
LA MADONE DE MAILLERAS

qui lui serait utile ou qui lui ferait plaisir en lui rappelant le pays. Jean fit une dernière visite à la tombe de sa mère et à celle de la petite Marie ; il promit à sa sœur de lui écrire, et il reçut toutes les recommandations et tous les avis qu’elle crut devoir lui donner.

Le moment du départ fut bien triste, l’enfant pleura ; mais l’amour de la peinture empêcha que rien pût le retenir. Lizzie et le père le conduisirent à la voiture qui devait le mener, avec M. Lannek, à la gare la plus voisine. Quand le conducteur fouetta ses chevaux, la pauvre Lizzie détourna la tête en pleurant, tandis que son père répondait aux signes d’adieu que les voyageurs lui faisaient par la portière, jusqu’à ce qu’un détour de la route cacha aux yeux de Jean le village et la maison paternelle.

Une fois en chemin de fer, Jean, qui avait pleuré jusque-là, malgré toutes les consolations que lui adressait M. Lannek, se trouva distrait par le continuel changement de vue que lui procurait la vitesse de la vapeur. Pour un enfant qui jamais n’avait mis le pied hors de son village, si ce n’est pour aller une ou deux fois à Montmorillon, certes,