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LA MADONE DE MAILLERAS

de Paris et écrite d’une grosse écriture qu’elle reconnut aussitôt.


« Cher père et chère sœur Lizzie, disait Jean, je vous aime toujours beaucoup, beaucoup ! Je pense à vous sans cesse, et bien souvent, le soir en m’endormant, je vous vois tous deux, passant votre veillée ensemble, et parlant bien, je crois, de votre petit Jean, qui vous regrette aussi. Je me porte bien, et si ce n’était mon éloignement de Mailleras, je me trouverais heureux. M. et Mme Lannek sont très bons. Ils m’ont installé dans une petite chambre bien jolie, mais d’où, en effet, on ne voit guère qu’un coin de ciel. J’ai parlé de vous à Mme Lannek ; elle m’écoute volontiers ; j’en profite, car cela me rend heureux.

« J’ai déjà fait bien des courses dans Paris : j’ai vu les Tuileries et ses beaux jardins, où jouent tant de jolis enfants, que Lizzie mangerait de baisers, tant ils sont mignons ; Notre-Dame, qui est la cathédrale, et qui est si belle en comparaison de notre pauvre église, que j’aime pourtant, et la Sainte-Chapelle, un bijou, Lizzie ! tu tomberais à genoux d’admiration. J’aperçois d’ici sa