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LA MADONE DE MAILLERAS

flèche dorée. Et les Champs-Élysées, et le Louvre et ses tableaux, devant lesquels votre Jean, si remuant pourtant, resterait des heures en contemplation. Et mille et mille choses que j’ai vues ou que je verrai. Il y en a tant, que ma plume ne va pas assez vite pour tout vous dire ; mais je vous conterai cela quand je vous verrai ; il y a de quoi causer pendant tout un hiver. Et puis, je travaille déjà ; oh ! j’ai vu de si belles choses, des peintures magnifiques ! Je veux arriver à en faire aussi. Vois-tu, père chéri, et toi, petite sœur, quand je serai bien habile, je vous ferai un beau tableau représentant la sainte Vierge ; elle aura la figure de Mlle Marie ; car, bien sûr, elle ne peut guère être plus jolie qu’elle. Mais ce n’est pas encore tout de suite ; cela viendra, pourtant ; car je le veux.

« Adieu, père ; adieu, Lizzie. Je n’oublie pas ma prière, petite sœur, et je prie pour vous, afin que vous ne vous fassiez pas de chagrin, que vous aimiez toujours votre Jean, et que vous sachiez bien toujours qu’il vous aime.

« Jean. »