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LA MADONE DE MAILLERAS

sance, sentait les larmes lui monter, aux yeux.

Maurice devint tout honteux en voyant le maître ; mais son orgueil lui insinua de prendre un air dégagé comme s’il ne se trouvait pas en faute. Il avait déjà pris son crayon et son papier pour dessiner une tête qu’il avait devant lui, et qui représentait Démosthène, dont il ignorait probablement jusqu’au nom ; car son ignorance était extrême comme sa paresse, et rien ne parvenait à l’intéresser dans les études que son précepteur essayait de lui faire faire. Mais M. Lannek ne comptait pas le laisser impuni. Il était las, d’ailleurs, d’un élève dont il ne pouvait rien faire. Et puis Maurice employait son temps à distraire les autres enfants, à leur faire des niches et à les empêcher de travailler. Il résolut donc de le renvoyer de son cours.

« Mon enfant, lui dit-il d’un ton sérieux qui décontenança le petit orgueilleux, dorénavant je refuse de vous continuer mes leçons, et je vais en prévenir Madame votre mère aujourd’hui même. Votre caractère est insupportable, et vous ne sauriez donner à vos camarades que de mauvais conseils et de