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LA MADONE DE MAILLERAS

mauvais exemples, même pendant le peu de temps que vous passez chaque jour chez moi. Vous n’êtes pas digne de travailler avec eux. D’ailleurs, comme vous employez presque tout votre temps à vous amuser, malgré ce que je puis vous dire, mes leçons vous sont inutiles. Mais, avant de nous séparer, je veux vous apprendre que, malgré votre fortune et la position de vos parents, vous ne serez jamais, si vous ne vous corrigez (et je crains que vous n’ayez pas le courage de le faire), digne de devenir l’ami de ce brave enfant que vous avez si orgueilleusement insulté. Allez, mon pauvre Maurice, ajouta le peintre, le travail honnête et le talent, quand Dieu vous fait la grâce de l’acquérir, valent cent fois mieux que la noblesse et la richesse qui ne savent se rendre utiles à personne en ce monde. »

Maurice était confus. Il n’osait rien dire ; mais il cherchait à braver la honte, et il lançait des regards de colère vers Jean, qui était la cause innocente de l’humiliation qu’on lui infligeait. Celui-ci, voyant son maître prendre sa défense, s’était remis au travail, et les autres enfants n’étaient pas fâchés de la leçon faite à Maurice, qu’ils n’ai-