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LA MADONE DE MAILLERAS

« Oh ! Jean ! dit-elle en prenant les mains de son frère, que je te remercie ! Rien ne pouvait me faire plus de plaisir. C’est l’ange qui veillera sur moi comme elle a veillé sur toi, et comme elle nous protégeait pendant sa courte vie. Que ton cœur et ta mémoire t’ont bien servi, et que tu es habile ! » ajouta-t-elle avec fierté.

Chacun admirait l’œuvre de Jean ; elle était vraiment remarquable. La ressemblance était frappante, et Jean avait su donner à sa madone une touchante expression de pureté idéale.

« Tu la mettras près de ton lit, dit Jean à sa sœur, et tu la prieras de me guider toujours.

— Oui, répondit Lizzie, et, en la voyant, je reverrai aussi ce temps d’autrefois, où la chère petite demoiselle venait nous voir, et où elle avait toujours pour nous de bonnes et douces paroles. »

Le cadre fut suspendu, comme l’avait demandé Jean, auprès du lit du sa sœur, et les enfants de celle-ci apprirent à faire leur prière devant la madone aux blonds cheveux. Souvent Lizzie leur contait l’histoire de la pauvre enfant, partie si vite pour le ciel, et