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LA GRAND’MÈRE DE GILBERTE

amie près de laquelle elles viennent chercher une consolation dans leurs petits chagrins ; mais de laquelle aussi, en revanche, elles acceptent volontiers les conseils et les morales maternelles appropriées à leur jeune âge.

« Anne-Marie, voyons, dis-moi la vérité, as-tu étudié aujourd’hui ? car tu ne travailles pas toujours autant qu’il le faudrait ; ta mère me l’a confié hier, elle en est peinée.

— Bonne maman, répondit Anne-Marie, qui s’était assise devant le feu aux pieds de sa grand’mère, dont elle tenait une des mains dans les siennes, je crois que maman est contente aujourd’hui. Elle m’a grondée hier, c’est vrai ; mais ce soir je savais parfaitement ma leçon, et elle m’a promis de vous le dire.

— Très-bien, dit Mme Darwey en déposant un baiser sur les boucles brunes d’Anne-Marie. Et toi, Gilberte, qu’as-tu à m’apprendre ? ajouta-t-elle en se tournant vers la petite qui se tenait debout contre son fauteuil, et qui avait pris un air tout embarrassé en voyant arriver l’examen.

— Bonne maman, répondit-elle, j’ai été