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Page:Ages (des) - La grand-mère de Gilberte, suivi de La madone de Mailleras, 1878.djvu/14

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LA GRAND’MÈRE DE GILBERTE

songe plus qu’à la consoler. Du reste, elle dit elle-même dans ses moments de franchise :

« Anne-Marie est trop bonne pour moi, je n’ai pas la liberté d’être méchante avec elle. »

Pourtant elle l’est bien quelquefois ; mais ses colères ne durent pas : il en est comme des orages. Après le déchaînement de la nature, le ciel redevient serein ; après les colères de Gilberte, son bon cœur reprend vite le dessus, et elle se montre si affectueuse qu’elle se fait pardonner. Sa sœur et ses petites amies ont pris l’habitude de l’appeler « ma douce amie », par contraste avec la vérité. Gilberte comprend cette épigramme ; aussi, lorsqu’elle est mal disposée, il n’en faut pas davantage pour amener une querelle qui est le sujet d’une nouvelle colère.

« Eh bien ! mes enfants, dit Mme Darwey, lorsque Jean, son service terminé, sortit de l’appartement, avons-nous été sages aujourd’hui ? »

Mme Darwey, qui voit tous les jours ses petites-filles, leur fait souvent rendre compte de leur conduite ; elle est pour elles une