hésita, puis ne voulant pas dire le mot qui irritait sa sœur, elle ajouta :) Je ne t’appellerai plus comme tu ne veux pas. »
Les deux sœurs s’embrassèrent, et la paix fut faite. Comme Jean venait d’annoncer que le dîner était servi, Mme Darwey et les petites filles passèrent dans la salle à manger. Là, les enfants jasèrent joyeusement pendant le repas sous les yeux de leur grand’mère, qui savait se prêter à leurs conversations enfantines, et les diriger sur des sujets intéressants et quelquefois instructifs.
C’était un grand bonheur pour Anne-Marie et pour Gilberte lorsqu’on leur permettait de venir dîner chez Mme Darwey ; elles y passaient alors la soirée, et elles écoutaient de belles histoires dans lesquelles leur grand’mère avait toujours soin de cacher une leçon pour elles.
Ce soir-là, lorsqu’on fut revenu dans la chambre de Mme Darwey et que les deux enfants se furent installées près d’elle devant le feu, elles réclamèrent l’exécution de sa promesse, et la bonne grand’mère se mit en devoir de les contenter.
« Ce soir, leur dit-elle, mes chères en-