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LA GRAND’MÈRE DE GILBERTE

« — Oui, oui ; j’ai bien encore une petite douleur dans ma vieille jambe droite, celle qui a des rhumatismes ; vous savez ? Mais, si je revenais à pied. Madame ou Mlle Ginevra pourraient le voir ; et il ne faut pas qu’on le sache, vous seriez grondée, »

« Ainsi, le cher brave homme pensait à m’épargner une punition que je méritais bien. J’étais confuse ; je pris sa grosse main rude et je lui dis :

« — Mon bon François, je tâcherai de me corriger, je te le promets.

« — Ah ! mademoiselle Marguerite, vous l’avez promis déjà bien souvent, me répondit-il d’un air un peu incrédule. C’est dommage, pourtant, vous seriez si bonne, avec le cœur sur la main, comme vous l’avez ! Enfin, avec la raison cela viendra peut-être. Si vous pouviez être douce comme ce petit ange, Mlle Ginevra ! »

« Tout le monde, à la maison, avait pour ma sœur un sentiment d’affection particulière ; on ne lui connaissait guère de défauts et on ne la traitait pas comme une enfant ordinaire.

« Nous rentrâmes à la maison, où François eut la générosité de ne rien dire de