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LA GRAND’MÈRE DE GILBERTE

notre aventure. Je m’échappais de temps en temps pour aller avec inquiétude lui demander des nouvelles de sa jambe ; le pauvre vieux me répondait qu’il n’en souffrait pas, et, en effet, il marcha bientôt sans boiter comme il le faisait pendant les premiers jours : chose qu’on avait attribuée dans la maison au rhumatisme auquel il était sujet.

« Malheureusement, ni cela, ni beaucoup d’autres scènes arrivées grâce à mon caractère emporté, ne me corrigèrent. J’avais promis de faire des efforts pour cela ; mais, comme disait François, je l’avais déjà promis tant de fois que, celle-là encore, ma promesse et mon repentir furent vains. Il fallait une terrible leçon pour faire impression sur mon esprit, et je dus expier cruellement un caractère qui avait fait souffrir toutes les personnes qui m’entouraient. En attendant, je continuais à m’emporter de plus belle, et je me rappelle qu’un soir mon père, qui était au château, dut me punir sévèrement : ce qui, hélas ! n’amena encore qu’un changement de quelques jours.

« Ma mère étant un peu mieux portante, on en avait profité pour célébrer sa fête,