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Page:Ages (des) - La grand-mère de Gilberte, suivi de La madone de Mailleras, 1878.djvu/49

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LA GRAND’MÈRE DE GILBERTE

« — Que pensez-vous définitivement de son état ? » disait-il au médecin.

« J’écoutai attentivement la réponse ; mon cœur battait à se rompre ; c’était, je le comprenais, l’arrêt de vie ou de mort pour ma sœur ; car son état empirait chaque jour.

« — Hélas ! répondit le médecin, j’ai peu d’espoir ; c’est une santé sur laquelle la science ne peut rien. La pauvre enfant ne pouvait pas vivre, et sans la chute qu’elle a faite et à la suite de laquelle je l’ai auscultée, elle se fût éteinte doucement sans que vous vous en fussiez aperçus autrement qu’aux derniers jours.

« — Mais cette chute a-t-elle contribué en quelque chose à aggraver son état ? »

« Cette question semblait dictée exprès pour moi par la bonté de la Providence ; j’écoutai haletante.

« — En aucune façon, répondit le médecin ; au contraire, sans elle je n’aurais pas visité votre enfant. Grâce à elle, j’aurai pu peut-être prolonger sa vie pendant plusieurs mois. »

« Mon père fut quelques instants sans rien