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LA GRAND’MÈRE DE GILBERTE

moi du haut du ciel ; et pendant longtemps je revis souvent en songe cette jolie figure pâle et souriante, comme je l’avais vue quand, à son dernier jour, elle me fit appeler près de son lit, et que, prenant ma main dans les siennes, elle me dit de sa douce voix :

« — Au revoir, Marguerite ; je t’aimerai toujours, et nous nous reverrons plus tard auprès du bon Dieu ! »

Mme Darwey avait cessé de parler ; elle semblait absorbée dans ses souvenirs, et ses petites-filles, qui l’avaient écoutée avec une attention émue, respectaient son silence.

« Eh bien ! mes enfants, reprit-elle lorsqu’elle revint au présent, vous voyez par mon exemple qu’on peut, quand on le veut, surmonter un défaut, si fort qu’il soit. Le bon Dieu est toujours disposé à t’aider, ma chère Gilberte ; demande-lui son secours, et tu verras que nous réussirons à te rendre douce et d’humeur égale.

— Oui, bonne maman, répondit Gilberte, je veux y travailler pour devenir comme vous et comme votre petite sœur Ginevra ; vous verrez désormais comme je serai sage !