faitement prendre un ton impératif que sa mère avait la faiblesse de supporter même vis-à-vis d’elle. Gilberte essaya bien quelques remontrances quand elle se trouva seule avec sa petite cousine ; mais l’enfant lui répondit chaque fois :
« Pourquoi me dis-tu que c’est mal de parler comme cela ? maman ne me gronde pas, donc elle ne le trouve pas mal. »
Gilberte, naturellement, ne trouvait pas grand’chose à répondre, et la logique d’Armelle excusait ou du moins expliquait sa conduite. Elle avait beau dire que sa mère l’aimait trop pour lui faire de la peine, mais qu’elle devait reconnaître cette bonté par sa gentillesse et son obéissance ; les enfants gâtés sont facilement égoïstes, ils le deviennent presque immanquablement. Armelle secouait d’un air fier sa petite tête bouclée.
« Je te dis, Gilberte, que je veux qu’on m’obéisse, et maman n’est pas malheureuse de m’obéir, elle m’aime trop pour cela. »
Il y avait attenant à la maison un de ces immenses jardins comme on n’en voit plus que dans quelques vieilles villes de province. L’industrie et les commerces de