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Page:Ages (des) - La grand-mère de Gilberte, suivi de La madone de Mailleras, 1878.djvu/67

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LA GRAND’MÈRE DE GILBERTE

irions tout doucement, nous ne tomberions pas, va !

— Tu verrais que si, Armelle, et tu périrais dans l’eau ; ainsi n’y pense plus. »

Mais les deux enfants y pensaient toujours, et on fut obligé de faire enlever la petite barque, qui fut reléguée dans un autre endroit pour tout le temps du séjour d’Edmond et d’Armelle. Gilberte avait bien de la peine à trouver des occupations agréables pour ses deux petits cousins ; elle mettait à leur disposition tous ses jouets ; mais au bout de huit jours tout était cassé, ménages, poupées, etc. Le grand plaisir d’Armelle était de décoiffer les poupées pour les peigner à sa fantaisie, ou encore de leur ouvrir la tête pour voir, disait-elle, ce qu’il y avait dedans. Gilberte n’était pas toujours près d’elle à temps pour prévenir le malheur, et plus d’une fois, en arrivant trop tard et en voyant ses jouets ainsi détériorés, elle fut tentée de corriger enfin l’enfant gâtée.

Il y avait auprès de la maison qu’habitait la mère de Gilberte une bonne vieille dame qui avait une véritable passion pour les animaux ; elle devint le point de mire de toutes les malices d’Edmond et de la légèreté