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LA GRAND’MÈRE DE GILBERTE

de sa sœur, qui, bien que n’ayant pas mauvais cœur, se laissait entraîner par son frère. Lorsque les chiens ou les chats de la pauvre Mme Pinçore s’avisaient de pénétrer dans la maison ou dans le jardin de ses voisins, ils ne lui revenaient que traînant attachés à leurs queues des papiers ou des débris de vaisselle qui les effrayaient en faisant du bruit derrière eux.

Mme Pinçore, furieuse, vint un jour se plaindre à la mère de Gilberte ; celle-ci la reçut avec politesse, lui fit des excuses pour les enfants et promit de leur recommander d’être plus raisonnables. Mais à peine la vieille dame était-elle partie, qu’Edmond et Armelle entrèrent dans le salon.

Edmond avait été dépister, avec le secours d’une femme de chambre, un vieux châle vert à palmes jaunes qui datait d’un grand nombre d’années. Il s’était affublé, en plus, d’un immense chapeau qui avait quelque analogie avec une capote de cabriolet, et, tenant sous son bras un des nombreux chats de Mme Pinçore, malheureux animal qui s’était fourvoyé dans la maison à la suite de sa maîtresse et que celle-ci n’avait pas remarqué ; il s’avançait en minaudant et en