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Page:Ages (des) - La grand-mère de Gilberte, suivi de La madone de Mailleras, 1878.djvu/72

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LA GRAND’MÈRE DE GILBERTE

— En es-tu plus heureuse ?

— Non, j’aimerais bien mieux jouer avec mes frères comme je joue avec toi, qui me cèdes toujours.

— Mais ce ne serait pas juste, ma pauvre Armelle, il faut bien que tu cèdes quelquefois, toi aussi.

— Tu me cèdes bien toujours, toi !

— Parce que tu es beaucoup plus petite que moi. Mais il faudrait que tu apprisses à ton tour à faire un peu la volonté des autres.

— Tiens, dit l’enfant, c’est plus facile de faire ce que je veux !

— C’est possible, Armelle ; mais plus tard il faudra que tu apprennes à obéir forcément à quelque autre.

— Oh ! plus tard, nous verrons, » dit Armelle, qui ne voulait pas se laisser convaincre, mais qui sentait pourtant déjà la supériorité de sa cousine.

Un soir, avant le dîner, les enfants jouaient au jardin, et Anne-Marie était venue se joindre à leurs jeux pendant quelques instants. Il y avait dans un coin de la cour un gros chien des montagnes, horriblement méchant, et presque toujours à l’attache. Le jardin se