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Page:Ages (des) - La grand-mère de Gilberte, suivi de La madone de Mailleras, 1878.djvu/73

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LA GRAND’MÈRE DE GILBERTE

fermait par une grande grille qui le bordait le long d’un boulevard, et Armelle et Edmond, appuyés contre cette grille, regardaient les rares passants, tandis que Gilberte et Anne-Marie causaient en cueillant des fleurs pour les corbeilles de la salle à manger. Ils venaient de jouer à la balle, et les deux petits, un peu las de leurs courses, se reposaient un instant.

Tout à coup un petit pauvre s’arrêta devant la grille, et, paraissant attiré par les fleurs et la vue du jardin, il se mit à regarder les enfants.

« Va-t’en, petit mendiant, » lui dit Edmond durement.

Le petit, séparé d’Edmond par la grille, n’eut pas grand’peur.

« Je ne vous fais pas de mal d’ici, mon petit monsieur, répondit-il.

— Tu m’ennuies, va-t’en, te dis-je, » reprit Edmond.

L’enfant ne bougea pas.

« M’entends-tu ? répéta le méchant enfant.

— Oui, je vous entends, dit le petit pauvre ; mais je veux parler à ces demoiselles qui sont là-bas, » ajouta-t-il en désignant Anne-Marie et sa sœur, qui étaient