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LA GRAND’MÈRE DE GILBERTE

vous lui avez envoyé, mais la bonne sœur la trouve toujours bien mal.

— Et qu’est-ce que tu demandes aujourd’hui ? dit Anne-Marie, qui s’était rapprochée.

— Mademoiselle, répondit l’enfant avec embarras, c’est que maman a dit comme ça qu’elle voudrait vous revoir ; qu’il ne fallait pas vous le demander, parce que ce n’était pas amusant pour vous de venir chez nous ; mais que la visite que vous lui aviez faite lui avait causé bien du plaisir. Elle dit que c’est comme un rayon de soleil dans notre pauvre chambre. C’est elle qui le disait tantôt à la bonne sœur, ajouta le petit en levant les yeux pour voir l’effet que produisait sa requête.

— Nous irons demain, dirent Gilberte et Anne-Marie.

— Mais ne lui dites pas que c’est moi qui suis venu vous le demander, dit l’enfant en hésitant ; elle me gronderait.

— Sois tranquille, Petit-Pierre, répondit Anne-Marie, nous ne dirons rien ; mais tu as bien fait de nous en parler. »

Les deux jeunes filles avaient congédié le pauvre enfant, et déjà il s’éloignait d’elles