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Page:Ages (des) - La grand-mère de Gilberte, suivi de La madone de Mailleras, 1878.djvu/74

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LA GRAND’MÈRE DE GILBERTE

assez éloignées et ne faisaient nulle attention à ce qui se passait.

Edmond parla tout bas à Armelle, qui jusque-là n’avait rien dit, mais qui sembla approuver ce que lui disait son frère.

« Tu veux leur parler, dis-tu ? demanda Edmond au petit pauvre d’une voix radoucie ; eh bien, je vais t’ouvrir la grille. »

Et il alla à la petite porte, qu’il ouvrit tranquillement, et le mendiant entra sans défiance.

« Anne-Marie, cria Edmond, voici quelqu’un qui veut te parler. »

Anne-Marie et Gilberte levèrent la tête, et, voyant à qui elles avaient affaire, elles s’avancèrent vers l’enfant. Celui-ci se tenait à la porte, timide et rougissant, tournant et retournant dans ses petites mains noires une vieille casquette usée et sale. Les jeunes filles lui firent signe d’approcher, et Gilberte alla vers lui avec un bon sourire.

« Comment va ta mère aujourd’hui, Petit-Pierre ?

— Pas beaucoup mieux, Mademoiselle, répondit l’enfant en levant vers elle sa figure hâlée et chétive ; elle a pris le bouillon que