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LA MADONE DE MAILLERAS

peu avancé, on eût pu lui donner facilement douze à quinze ans pour la raison.

Cependant, les heures s’écoulaient, et la bonne qui accompagnait Marie lui fit observer qu’il était temps de rentrer. La petite fille consentit de bonne grâce à ce qu’on voulut, malgré le plaisir qu’elle trouvait à la conversation de ses amis. Sa grand’mère lui avait donné deux heures de récréation, et ces heures allaient finir. Il fallait se quitter. Elle donna rendez-vous à Lizzie et à Jean pour le lendemain matin chez elle ; puis, après les avoir embrassés tous deux, elle reprit dans sa voiture le chemin du château.

« N’est-ce pas, sœur, qu’elle ressemble à la bonne dame de l’église ? dit Jean en se tournant vers Lizzie, quand il eut perdu de vue la chevelure dorée qui tombait en longues boucles de dessous le chapeau de Marie.

— Oui, mais elle est trop pâle, répondit Lizzie, qui, debout près de son frère, avait regardé d’un air rêveur la petite voiture qui venait de disparaître. Elle est bien bonne aussi, Jean ; il faut l’aimer et prier pour elle.