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tiale et sévère ; profondément désintéressé, il perdit toute sa fortune dans cette noble entreprise d’insurrection qu’il dirigea. Les Zeïtouniotes le considérèrent comme un commandant modèle.

Babig-Pacha enferma le gouverneur et le juge pendant trois jours dans un sac d’ordures, en punition du crime odieux d’avoir voulu souiller un jeune Zeïtouniote ; puis tous deux furent chassés à Marache, au milieu des huées du peuple, et le Zeïtoun se proclama encore une fois indépendant. La guerre russo-turque venait d’éclater en ce moment, le gouvernement turc était occupé avec son grand ennemi. Il fut obligé d’attendre un moment plus propice pour soumettre le Zeïtoun. Seulement, les Turcs de Marache et des environs furent affranchis de l’obligation d’aller se battre contre les Russes parce qu’ils avaient présenté une pétition à la Sublime-Porte en disant : « Nos Russes sont ici tout près. » Ils reçurent l’ordre d’assiéger le district de Zeïtoun.

L’hiver était arrivé, et les Zeïtouniotes souffraient du manque de provisions ; le gouvernement leur proposa de se soumettre ; Babig-Pacha, à la tête de trois cents combattants, répondit à cette proposition par une invasion nouvelle. En