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plètement pour que les réformes soient exécutées en toute tranquillité ; les Zeïtouniotes, se fiant surtout aux promesses du consul anglais et aux paroles persuasives de leur perfide compatriote Nourian, acceptèrent les conditions du gouvernement, livrèrent mille fusils et consentirent même, après s’y être longtemps opposés, à la construction d’une caserne à Zeïtoun.

Les Turcs commencèrent immédiatement à construire la funeste caserne, sur la haute colline dominant le Zeïtoun, en 1878-1879. Le Catholicos Meguerditch de Sis, qui avait rejoint la commission à Zeïtoun, fut obligé de poser lui-même la première pierre de la caserne ; on raconte qu’en s’acquittant de cette charge, il avait les yeux remplis de larmes et qu’il murmurait aux Arméniens qui se trouvaient près de lui : « Mes enfants, je pose moi-même la première pierre de cette caserne pour qu’un jour elle soit à vous. »

La caserne avait cinquante mètres de longueur et trente de largeur ; elle avait l’air d’une forteresse ; elle se composait de deux étages ; elle pouvait contenir jusqu’à 2,000 soldats ; elle avait un hôpital, une pharmacie, un bain, un four et des boutiques. Les murs étaient d’une épaisseur