Page:Aghassi - Zeïtoun.pdf/316

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

À Monsieur Henri VITTO,
Consul italien et représentant de l’Italie, de l’Autriche
et de l’Allemagne à Zeïtoun.


Au moment où après avoir tant lutté pour la civilisation et pour ma chère Patrie, je suis forcé de retourner en Europe, je vous prie, digne représentent de l’Italie, de vouloir bien faire connaître à votre gouvernement et à vos compatriotes, que notre but n’était pas de former un royaume ou une principauté, ce qui ne serait qu’une chimère dans ce mélange de races diverses qu’est la Turquie. Notre programme était d’obtenir : 1o Liberté de croyance, de pensée et d’instruction ; 2o Une administration sage et impartiale. Nous savions bien que notre lutte ne nous offrirait pas la victoire définitive sans la protection de l’Europe, et nous avons continué le combat dans l’espoir que les Puissances chrétiennes interviendraient pour nous assister. Vous qui représentez un peuple ami de la science et de la liberté, vous qui connaissez notre histoire et nos malheurs, parlez en faveur de notre cause et vous aurez la reconnaissance d’un peuple martyr.

Veuillez agréer les adieux d’un chef des combats de Zeïtoun.

AGHASSI.

12 février 1896.


Le 12 février, nous avons quitté Zeïtoun tous les quatre, ayant avec nous deux combattants qui étaient venus de la Grande-Arménie pour se joindre aux insurgés. J’exprime notre reconnais-