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ZEÏTOUN

quelconque, lorsque les parents des princes ou les maires des villages montent à cheval pour conduire le peuple, il y a peu de gens qui les suivent ; mais lorsque le prince lui-même, saute sur son cheval, le peuple, tout entier, depuis les enfants jusqu’aux vieillards, le suit éperdument, en abandonnant maison, famille, affaires[1].

Les qualités d’un prince ne se manifestent que pendant la guerre. Les princes ne restent jamais chez eux, ne se contentent pas de lancer des ordres ; pendant la guerre ils sont de vaillants commandants et de véritables combattants ; ils s’élancent les premiers vers l’ennemi et donnent au peuple l’exemple du dévouement et de la bravoure. Les princes qui se sont distingués par un patriotisme et une bravoure extraordinaires, deviennent comme des demi-dieux aux yeux du peuple. Les poètes populaires les immortalisent dans leurs chansons, et le peuple les mentionne dans toutes ses fêtes et banquets. Quant aux princes qui ont été lâches ou faibles, ils ne sont jamais cités ou bien ils sont mentionnés avec des injures.

  1. Jusqu’à présent, si l’on questionne le Zeïtouniote sur son amour de la discipline, il répond : « Si nous n’obéissions pas aux ordres de nos chefs et si nous ne nous jetions pas même dans le feu pour les servir, nos aïeux nous assommeraient.»