XVI
Pour ce un petit en parlerai,
Ne ja le voir n’en cèlerai.
D’azur fin ot un chaperon,
Qui fu semés tout environ
De verts et jolis papegaus
Eslevés et tous parigaus.
Mais chacuns a son col fermée
Avoit une escharpe azurée,
Et toute droite la blanche ele
Et leur contenance étoit telle
Que li uns devant li regarde.,
L’autre derrier qui fait la garde ;
Ainsi comme dame doit estre
Surgardée à destre et à sénestre.
Là doit elle bien regarder,
S’elle vuelt bien s’onneur garder.
Vestu ot une sourquenie
Toute pareille et bien faillie,
Fourrée d’une blanche hermine,
Bonne assez pour une ïtoyne.
Mais la douce, courtoise et franche,
Vestu ot une cote blanche
D’une escarlate riche et belle,
Qui fu, ce croi, faite à Brusselle-
Et si tenoit une herminette
Trop gracieuse et trop doucette
A une chaînette d’or fin,
Et un anel d’or en la fin,
A lettres d’esmail qui luisoient
Et qui, gardez moi bien, disoient :
Tu, qui sces jugier des coulours
Et des amoureuses doulours,
Dois savoir la signifiance
Et de son habit l’ordonnance (1).
Comme on le voit, ce portrait est plus emblématique que réaliste : le blanc, l’azur et l’hermine représentent la. constance, l’amour et l’honneur sans tache, et laissent comprendre de
(4) Livre du Voir Dit.