Page:Agnès de Navarre-Champagne - Poésies, 1856.djvu/72

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Pour le garir, car il craint
Mort 5 qui d’amours
Vuie le cours,
Quant tes cuers en moy ne maint

Mon cuer t’amour si ençaint
Qu’il ne se faint
Qu’il ne se taint
Pour tes parfaites douçours ;
Et ta biauté, qui tout vaint (26),
Dedens li fraint
Et empraint
Avec tes hautes valours ;
S’en sont greignours
Mes dolours.
Et plus dolereus me plaint,
Et en décours
Ma vigours,
Quant tes cuers en moy ne maint.

Xîc

Certes, moult me doy doloir
De mon très loyal ami,
Quant il le convient manoir
Longuement en sus de mi.
J’en di et dirai : Marvi !
Com celle qui n’aray joie
Jamais tant que le revoie.

Il me sert sans décevoir,
Et si m’aime mi ex que li,