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Page:Agoult - Histoire de la révolution de 1848, tome 1.djvu/158

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CHAPITRE VII

Préparatifs du banquet. — Imminence de la catastrophe.


Le rejet de tous les amendements conciliateurs, le maintien intégral, dans l’adresse, des paroles repoussées comme injurieuses par l’opposition jetaient M. Barrot et son parti dans de grandes perplexités.

À l’ouverture de la session, l’opposition dynastique, satisfaite de la dernière revue qu’elle avait passée de ses forces au banquet de Rouen, et craignant que le radicalisme ne prît l’avantage si l’on prolongeait la campagne, avait décidé qu’on s’en tiendrait là, l’agitation réformiste n’ayant plus, disait-elle, sa raison d’être pendant les débats de la Chambre. Mais le tour irritant de la discussion, l’attitude hautaine du ministère et le persiflage du Château, piquant au vif les amours-propres, provoquèrent au combat. Une fois le combat engagé, il ne fut plus au pouvoir de personne d’en diriger l’élan ni d’en prévenir l’issue.

Dès le 8 février, M. de Girardin, dont le journal devenait de plus en plus menaçant et annonçait hautement une crise prochaine, adressait à M. Odilon Barrot une lettre pleine à la fois de raison et de courage pour l’engager à donner sa démission dans le cas où le paragraphe injurieux serait voté. « Il est impossible, disait le rédacteur de la Presse, si vous donnez votre démission (et comment vous abstenir de faire ce qu’a fait M. Berryer en 1841 ?), que