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HISTOIRE
de la
RÉVOLUTION DE 1848


CHAPITRE XXII


Les clubs. — M. Barbès. — M. Raspail. — M. Cabet. — Les journaux. — M. Proudhon. — M. de Lamennais. — Aspect de Paris. — Les femmes.


Une révolution faite au nom du droit de réunion, un gouvernement qui invoquait pour unique raison d’existence la volonté du peuple ne pouvaient ni limiter ni entraver aucun des modes d’expression de l’opinion populaire. Les organisateurs des banquets, les rédacteurs du National et de la Réforme étaient engagés d’honneur et contraints par la nécessité politique à reconnaître la liberté absolue de la presse et de l’association. C’est ce que fit le gouvernement provisoire en abrogeant les lois de septembre 1835, en abolissant l’impôt du timbre sur les écrits périodiques, le cautionnement des journaux, en laissant enfin s’ouvrir des clubs dans Paris et dans toutes les villes de France. En même temps, il ordonnait la mise en liberté des détenus politiques et rendait ainsi à l’agitation de la place publique des noms connus, des hommes considérés