Page:Agoult - Histoire des commencements de la république des Pays-Bas - 1581-1625.djvu/100

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selon sa méthode, en termes ambigus qui permettaient d’espérer, François de Valois, suivi de quelques domestiques seulement, avait paru subitement à Greenwich, où se trouvait Élisabeth. Surprise, mais non courroucée de ces façons françaises, flattée sans doute d’une aussi galante aventure, la reine avait ouï le prince sans témoins, et, à la suite d’un long tête-à-tête, elle avait fait délibérer en son conseil la question du mariage. Les choses en étaient là lorsque le duc d’Anjou entra dans Cambrai. Alors, Henri III, jugeant le moment favorable, envoya une ambassade solennelle à Londres. Déjà l’on s’occupait à régler les articles du contrat et les formalités de la célébration religieuse ; c’est alors que le duc d’Anjou, après avoir envoyé le peu qui lui restait de troupes se joindre à l’armée des états, passa en Angleterre.

Pendant trois mois, il s’y amusa ou plutôt on l’amusa en des fêtes et des divertissements de toute sorte. La reine vierge, comme on nommait alors Élisabeth se plaisait aux jeunes empressements du fils de France, et surtout aux inquiétudes qu’ils éveillaient dans le cœur de ses favoris. Des promesses, des présents, des anneaux avaient été échangés. Le mariage ne paraissait plus douteux. Sainte-Aldegonde lui-même, envoyé par les états au duc d’Anjou pour presser son retour aux Pays-Bas, écrivait au prince d’Orange que la reine s’était trop avancée pour pouvoir reculer désormais. On fit dans le Brabant des réjouissances publiques pour