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Page:Agoult - Histoire des commencements de la république des Pays-Bas - 1581-1625.djvu/99

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pour la délivrance de Cambrai, s’ennuyaient déjà et brûlaient de rentrer dans Paris pour y jouir de leur gloire facile. Ils exigèrent impérieusement leur paye, se dispersèrent en un clin d’œil, et laissèrent le duc à peu près seul, dans l’impossibilité de rien entreprendre.

Un autre souci d’ailleurs que celui d’affranchir les Pays-Bas tenait au cœur du duc d’Anjou ; une autre ambition le sollicitait, plus conforme à sa nature. « La fumée d’amour ou d’état le portait outre-mer[1], » Il se flattait de hâter, par sa présence à Londres, les négociations de son mariage avec Élisabeth, et de lever tous les obstacles à son union avec la vestale couronnée.

Depuis bien des années déjà, des négociations pour cette alliance étaient ouvertes entre les deux cours. C’était la reine Catherine qui en avait eu la première pensée. Elle avait promis de grandes récompenses à l’ambassadeur de France, s’il parvenait à y disposer la reine d’Angleterre. On était résolu à tout céder sur l’article de la religion. On joignait à ce projet celui de rétablir Marie Stuart sur le trône d’Écosse, et de l’y maintenir sous l’influence réunie de l’Angleterre et de la France ; de telle sorte que dans ce plan semblaient se rencontrer, par une combinaison heureuse, les vœux des protestants et les intérêts des catholiques. Emporté par les événements, ce plan fut repris en 1579, à la sollicitation du duc d’Anjou ; et, la reine Élisabeth ayant répondu,

  1. La Pise.