Page:Agoult - Histoire des commencements de la république des Pays-Bas - 1581-1625.djvu/112

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reguy. Ce qui n’est pas douteux, c’est qu’il exalta « la détermination et grande ardeur du meurtrier », et qu’il demanda pour sa famille des récompenses[1]. Les auteurs d’un nouveau complot, déjoué avant l’exécution, confessèrent d’ailleurs l’avoir entrepris sur l’exprès commandement de Farnèse. Ce complot fut découvert pendant un court séjour que le duc d’Anjou et le prince d’Orange firent ensemble dans la ville de Bruges. Nicolas Salceda, gentilhomme français d’origine espagnole, entré au service du duc d’Anjou, un Italien appelé Buza, un Wallon du nom de Hugot, les suivaient depuis Anvers, épiant l’occasion de les tuer l’un et l’autre. Ces trois misérables furent arrêtés sur quelques indices qui les trahirent. Baza se frappa d’un coup de couteau dans la prison. Salceda, ayant compromis par ses aveux les princes de Lorraine, fut livré au roi de France, condamné par arrêt du parlement de Paris, écartelé en présence du roi et de la reine mère[2]. Hugot parvint à s’échapper ; il avait confessé, ainsi que Baza, « qu’ils avaient conspiré ensemble par ordre et commandement exprès du prince de Parme, de faire perdre la vie au prince d’Orange et au duc d’Anjou, ou sur mer, ou à table, ou par poison, ou autrement » et que le prince de Parme leur avait remis quatre

  1. Gachard, Correspondance de Guillaume le Taciturne, t.1, p. 14.
  2. Au moment où les chevaux s’élançaient sous le fouet du bourreau, la duchesse de Mercœur, présente avec toute la cour à cet horrible spectacle, obtint pour Salceda, auquel elle était alliée, la grâce d’être étranglé.