Page:Agoult - Histoire des commencements de la république des Pays-Bas - 1581-1625.djvu/141

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Seulement, comme la question lui semblait délicate, il désira d’en conférer avec trois autres membres de son ordre. Ceux-ci n’hésitèrent pas. Ayant voulu voir Gérard, ils l’assurèrent que, s’il venait à succomber dans l’exécution d’un acte aussi agréable à Dieu, il gagnerait le ciel et serait mis au rang des martyrs. Ils lui promirent, en outre, de parler de lui au comte de Mansfeld, et l’engagèrent à aller s’offrir au prince de Parme[1]. Fort de cette approbation, Gérard se rend à Tournai, où était Farnèse. Un certain père Gerry, docteur en théologie, gardien des Cordeliers, auquel il va se confesser, lui donne son assentiment et prie Dieu pour le succès de l’entreprise. Alors, Gérard, entièrement affermi en la sainteté de son œuvre, se fait annoncer au prince de Parme, et, peu de jours après, il reçoit l’ordre de se rendre chez l’un des conseillers de Farnèse, d’Assonleville. D’Assonleville, après avoir ouï tous les détails du plan concerté par Gérard, l’encourage à son tour[2]. Il lui assure de la part du prince la somme promise par Philippe, ajoutant que si, par malheur, le coup venait encore à manquer, Gérard du moins aurait rendu son nom immortel. Ainsi approuvé, encouragé, exhorté par les ministres de Dieu et par les confidents des princes,

    suites. (Bulletin de l’Académie royale de Belgique, t. xx,n° 9, publié par M. Gachard.)

  1. Brandt, t. ler, livre xiii. La Pise, ive partie, p. 542.
  2. Le Clerc, Histoire des Provinces-Unies, livre iii, p. 107. Voir aussi la déclaration que Gérard remit à d’Assonleville, le 11 avril 1584. (Gachard, t.i.)