Page:Agoult - Histoire des commencements de la république des Pays-Bas - 1581-1625.djvu/146

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était conduit par Maurice de Nassau, alors âgé d’un peu moins de dix-huit ans. Derrière lui marchait son gouverneur Sonsfeld, portant la queue de son long manteau, et plusieurs princes de la maison de Nassau. Maurice avait à sa droite Gérard Truchsess, archevêque-électeur de Cologne ; à sa gauche, le comte de Hohenlohe. Les états généraux des Provinces-Unies venaient ensuite puis, le conseil d’État, les états de Hollande, les magistrats de Delft, les ministres de la religion, les capitaines des gardes. La bière était portée par douze gentilshommes ; quatre grands seigneurs tenaient les coins du drap mortuaire. Une multitude de peuple se pressait à la suite du cortège. Le corps du prince d’Orange fut inhumé dans l’égtise de Delft, où on lui éleva, pendant la trêve de douze ans, un vaste mausolée.

Ainsi périt, de la main d’un assassin, ainsi fut misérablement arrêté dans le cours encore plein d’une vie forte et généreuse, au moment où il touchait au but de ses longues poursuites, tout-puissant dans son pays, admiré, respecté, envié ou redouté chez les autres peuples, Guillaume de Nassau, stadhouder de Hollande, fondateur de la République des Provinces-Unies. Sa mémoire, sur laquelle ni les ennemis acharnés que lui suscita le fanatisme religieux et politique, ni l’esprit d’indépendance municipale qui lutta contre lui et contre ses descendants, n’ont pu laisser une tache ni même une ombre, restera plus qu’illustre : elle sera toujours