Page:Agoult - Histoire des commencements de la république des Pays-Bas - 1581-1625.djvu/157

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sûreté de la navigation, de percevoir l’impôt, de choisir les officiers civils et militaires l’obligeant seulement à convoquer deux fois l’année l’assemblée générale des États, qui se réservaient exclusivement le droit de statuer sur les questions de paix ou de guerre, sur les alliances et sur l’altération des monnaies. A la tête de ce Conseil, on plaça le jeune comte Maurice de Nassau, à qui l’on donna dès lors le titre de prince, son frère aine Philippe-Guillaume, chef de la famille et héritier de la principauté d’Orange, étant prisonnier de l’Espagne et considéré comme mort pour les Provinces-Unies. Cette élévation, extraordinaire en raison du jeune âge de Maurice qui n’avait pas encore dix-huit ans accomplis, n’était pas seulement un hommage rendu par les États à la mémoire de Guillaume, c’était aussi une marque personnelle d’estime, un témoignage des grandes espérances que ce précoce et brillant esprit avait déjà fait concevoir.

Les États-Généraux confirmèrent dans la charge de lieutenant-général, qu’il avait occupée sous le prince Guillaume, le comte de Hohenlohe, beau-frère de Maurice. La Frise choisit pour son stadhouder Guillaume-Louis de Nassau, fils du comte Jean ; la province d’Utrecht nomma le sieur de Villers ; celle de Gueldre et d’Over-Yssel, le comte de Meurs. Mais ces mesures intérieures de gouvernement, prises avec toute la décision qu’exigeaient les circonstances, ne pouvaient suffire. Farnèse avançait à grands pas. A la tête d’une