Page:Agoult - Histoire des commencements de la république des Pays-Bas - 1581-1625.djvu/169

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rallumaient la guerre civile en France, les forces protestantes de la République. Le 8 mars, il répondit aux ambassadeurs par un refus adouci, motivé sur les troubles auxquels la France était en proie ; il les engagea néanmoins a continuer de se défendre contre les Espagnols, remettant à secourir les Provinces-Unies jusqu’au jour où il aurait étouffé les factions dans son propre royaume, et promettant de les recommander en attendant à la reine d’Angleterre. Peu de jours après, on apprenait le soulèvement des catholiques de Nimègue qui chassaient la garnison des États et ouvraient leurs portes au prince de Parme, la reddition de Doesbourg, et enfin la soumission de Bruxelles (13 mars 1585). Par le refus de Henri III, les catholiques, en majorité dans ces trois villes, perdant définitivement l’espoir d’être gouvernés par un prince de leur religion, préféraient rentrer sous l’obéissance du roi d’Espagne, plutôt que de faire partie plus longtemps d’une république protestante. Toutes ces choses favorisaient grandement les intérêts de l’Angleterre. Pendant les négociations à la cour de France, l’opinion anglaise avait gagné du terrain dans les Provinces-Unies. Élisabeth la favorisait. À peine eut-elle appris le refus de Henri III qu’elle fit exprimer de nouveau aux États sa bienveillance, offrant cette fois très-positivement des secours à la condition qu’elle recevrait des sûretés raisonnables. Ainsi encouragés, les États-Généraux envoyèrent en Angleterre une ambassade avec la mission d’offrir à Élisabeth la souveraineté des