Page:Agoult - Histoire des commencements de la république des Pays-Bas - 1581-1625.djvu/22

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buées ; ils s’embarquent sur quelques navires dont ils se sont emparés, descendent l’Hellespont, pillent en courant la Grèce et la Sicile, sortent de la Méditerranée par le détroit de Cadix et reviennent enfin, en 277, après avoir ravagé les côtes de l’Espagne et des Gaules, aborder à l’embouchure du Rhin, dans leur pays natal, chez leurs sauvages et chers compatriotes.

Sous Julien le Philosophe, la cavalerie batave se distingue encore. Mais peu à peu, dans les troubles qui suivent la mort de Théodose, la trace de ces deux peuples se confond avec celle des Francs qui sont venus s’établir dans l’ile des Bataves. Après Honorius, le nom même de cette île fameuse disparait de l’histoire.

C’est pendant cette vague période d’invasions confuses, dans le troisième et le quatrième siècle, que commencent, on le sait, à se former, par de nouveaux mélanges de races et par des changements considérables dans les institutions, les nations modernes. Partout Rome a reculé devant les hordes barbares, tantôt en se défendant vaillamment, tantôt en essayant d’arrêter ses envahisseurs par des concessions et des alliances ; mais nulle part les vestiges des Romains ne s’effacent plus vite et plus entièrement que dans ces contrées océaniques où ils avaient pénétré avec tant de peine. Par de brusques cataclysmes, l’aspect même du pays est soudain changé : les digues abandonnées se rompent ; les fleuves débordent et se détournent de