Page:Agoult - Histoire des commencements de la république des Pays-Bas - 1581-1625.djvu/36

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geoises n’étaient guère capables de se mesurer, à l’aide aussi de leurs immenses richesses et de leurs profusions qui attiraient à leur cour, en les détachant de la cause nationale, les principaux d’entre la noblesse, les ducs de Bourgogne purent lever des taxes arbitraires, s’immiscer dans le gouvernement des villes, négliger la convocation des états, abolir des privilèges, étendre enfin de toutes manières leurs prérogatives et viser ouvertement à la concentration du pouvoir.

Cependant, l’esprit patriotique et municipal ne se lassait pas de lutter ; il résistait obstinément à l’ambition des princes. Dès que les conjonctures paraissaient favorables, on voyait les états et les villes redresser les abus nouveaux, au nom des droits anciens.

A la mort de Charles le Téméraire, qui avait ôté à la Hollande ses dernières garanties en transférant de la Haye à Malines la cour suprême et en la composant de ses créatures, la réaction est soudaine, unanime. Les nobles, à qui le duc avait confié la garde de sa fille, les provinces et les villes s’entendent pour convoquer à Gand, en 1471, une assemblée générale, qui refuse les subsides et arrache à la princesse Marie, pour toutes les provinces et en particulier pour la province de Hollande, une charte appelée « le grand privilège », groot privilegie, qui rétablit aux Pays-Bas les libertés primitives.

Plusieurs jurisconsultes ont considéré cette charte comme une loi constitutive et l’ont comparée a la grande charte des Anglais. Il est certain qu’on y trouve la ma-