Page:Agoult - Histoire des commencements de la république des Pays-Bas - 1581-1625.djvu/58

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treprise parce qu’il est plus constant et qu’il sert un Dieu supérieur, Guillaume de Nassau, prince d’Orange, se lève contre la dynastie étrangère. Il l’ébranle de telle sorte qu’elle ne pourra plus jamais se raffermir. Il est nommé par le peuple Père de la patrie. il est proclamé stadhouder général de la république.

Guillaume de Nassau était, comme Civilis, de race royale. Sa maison, germanique en ses origines, avait au treizième siècle donné à l’Allemagne un empereur. Ceux d’entre ses ancêtres qui s’étaient transplantés aux Pays-Bas avaient gouverné le duché de Gueldre quatre cents ans avant la maison de Bourgogne. Lui-même, héritier de la principauté d’Orange, allié aux maisons souveraines de l’Allemagne et possesseur d’immenses domaines, s’était vu, tout jeune, comblé d’honneurs. Il avait à peine vingt et un ans quand Charles-Quint le nommait général d’armée et son stadhouder dans les provinces de Hollande, de Zéelande et d’Utrecht.

Bien que son père, Guillaume le Vieux, eût introduit la Réformation dans ses domaines, le prince d’Orange appartenait encore ostensiblement à la religion catholique, dans laquelle il avait été élevé à la cour de l’empereur. Quand fut signé à Bruxelles le Compromis des nobles, le prince d’Orange, plein de prudence, lent à délibérer des choses qu’il voulait entières, n’y avait pas mis son nom. Plus tard, voyant la confusion où tout allait, il avait résigné ses charges entre les mains de la régente et s’était retiré en Allemagne dans ses posses-