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LETTRES RÉPUBLICAINES.

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VII.

M. DE LAMARTINE. — M. THIERS.



À M. Louis de Ronchaud
17 juillet 1848.


Si je craignais d’offusquer votre esprit par une comparaison triviale appliquée à des évènemens immenses, je vous dirais, mon ami, que le drame révolutionnaire auquel nous assistons ressemble fort à ce que les gens du métier appellent une pièce à tiroirs.

Dans ces pièces mal construites, les personnages du premier acte ne reparaissent point au second ; ceux du second sont à peine entrevus au troisième ; le quatrième acte ne tient nul compte des trois premiers ; le cinquième amène le dénouement le plus inattendu et le plus déraisonnable.

Sans entrer avec vous dans le récit des péripéties que vous connaissez aussi bien que moi, sans rappeler cette succession rapide de fantômes évanouis dans le vide de l’action,