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148 LE PRIMTEMS DU SIEUR D’AUBIGNE.
Pendant que la fiere adresse
- D’un gendarme par la presse
- Met d’autres armes à bas.
- Cependant qu’un autre encore
- De belles cources honore
- Les lices & les combats,
Dames, donez quelque gage,
- Pour redoubler le courage
- Et les forces & les cueurs
- D’une autre muette bande
- Qui sans parler, vous demande
- Vos grâces & vos faveurs.
Ce pendant qu’à capriolles
- Voltigent les jambes folles
- Des amoureux sans repos,
- Et qu’on voit naistre en la place
- Ceux qui ont meilleure grâce
- Et ceux qui sont plus dispos,
Tandis que mille caresses
- Mille serfz, mille maitresses
- Ne font naufrage du temps.
- Les uns tristes se desolent,
- D’autres contens se consolent.
- Et aucuns ne perdent tems :
Des champions d’ymennee
- L’ame est ailleurs adonnée,
- Leurs deux yeux rompent le boys,
- Leurs esprits sont en carrière,
- Leur ame dance legere,
- Ilz discourent sans la voix.
Or quelque bal qui se trace,
- Quelque lice qui se face,
- La victoire de ce jour
- Est à celuy là donnee