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« LES MALADIES MENTALES DANS L’ŒUVRE
DE COURTELINE »[1]


Psychologue et humoriste, Courteline, nous montre ses personnages dans des circonstances telles, qu’elles nous font oublier ce qu’a de réellement triste et de déprimant, l’étude de la folie dans ses différentes formes. Pourquoi la vue ou le langage d’un fou nous font-ils bien souvent rire ? Est-ce le ridicule, le grotesque, le contraste entre le personnage réel et celui que le fou s’imagine être ? Est-ce l’inattendu qui prend notre bonne foi par surprise et cause cette détention subite ? Est-ce notre vanité, flattée de ce qu’un autre fait ou dit, ou de ce qui lui arrive, qui nous fait rire parce que nous pensons que nous, nous ne dirions ou ne ferions pas telle chose ou que telle chose ne nous arriverait pas ?… Je ne sais. Je crois que le rire est une expression de sentiments complexes et variés, difficile à analyser et que pour ma part je renonce à vous décrire. Pour Bergson[2], ce qui fait rire, c’est l’automatisme, l’automatisme des personnages, l’automatisme des physionomies, des attitudes, des situations, du langage ; pour Émile Faguet[3] « est comique tout ce qui sort du commun, du normal, du régulier, du déjà vu et du souvent vu », ou encore, « le rire est la

  1. Travail lu à une séance du Cercle Laënnec et à la Société Médicale.
  2. Bergson : Le Rire
  3. Émile Faguet : Propos de théâtre, III, p. 363 ; V, p. 19.