Page:Aicard - Jeanne d’Arc, 1866.djvu/12

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Or ce vent a soufflé de votre âme profonde ;
Votre fécond labeur rajeunit un vieux monde !
Pour vaincre les efforts du temps,
Sans armes, vous avez levé votre bannière :
Du bûcher noir jaillit une blanche lumière ;
Un jour refait quatre cents ans.


Et maintenant, esprits qu’illumine l’Histoire
Nous n’avons pas le droit d’oublier cette gloire,
Indifférents à tant d’amour ;
Chacun doit expier la faute universelle ;
Pacifiques soldats de l’Idée immortelle,
À la France rendons sa Tour !


Domremy jette un cri grand de reconnaissance ;
La pensée, aigle altier, de l’humble bourg s’élance,
Comme autrefois l’ange sauveur,
Et Rouen l’applaudit ; puis ma ville natale ;
Reçois donc, ô Toulon, la strophe filiale
Que mon cœur dédie à ton cœur !


Les Tisseurs de Lyon brodent une oriflamme ;
Travaillons tous, allons ! femmes, pour une femme !
Jeunesse, pour la liberté !
Debout ! Donnons avec nos cœurs notre parole ;
Tressons pour la martyre une blanche auréole
Éclatante de vérité !