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L’ILLUSTRE MAURIN

à empêcher les femmes de me trouver à leur goût, ni les poules de suivre le coq.

— Maurin, ne plaisante pas !… me seras-tu fidèle ?

— Autant que possible !

— Je vaux bien une autre réponse.

— Eh ! que diable, dit Maurin, tu me tourmentes trop à la fin. Le chien de chasse peut promettre de ne plus courir les perdrix, mais tenir et promettre sont deux, et il ne faudrait pas m’en faire passer une justement sous le nez.

— Où habite-t-elle, cette dame ?

— À Paris.

— C’est loin !

— Je le sais, puisque j’y suis allé à pied.

— Et tu y retournerais pour elle ?

— Oh ! ça non, par exemple ! Je ne me vois pas dans son palais, là-bas… mais si elle veut venir dans mes bois, alors naturellement, je ne sais pas… que veux-tu que je dise ?

Tonia leva la main comme une enfant et le frappa de son poing fermé.

Alors, il l’embrassa de tout son cœur.

— Tu auras beau faire, dit-il, tu ne me feras pas mentir. J’ai toujours vu les bons coqs avoir autour d’eux beaucoup de poules.

— Tu sais que je te tuerais ?

— C’est bien entendu, dit-il en riant.

— Ou bien, si tu me trompes, je te rendrai la pareille.

— Ça n’est pas possible, dit-il gravement.

— Et pourquoi ?

— Tonia, dit-il, la femme qui va avec un autre homme que le sien commet un plus grand péché que