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L’ILLUSTRE MAURIN

CHAPITRE XVI


Césario a trouvé quelque chose.


Césariot lui ayant été rendu par Lagarrigue, Maurin le conduisit chez M. Rinal :

— Expliquez-lui un peu la vie, monsieur Rinal. Dites-lui ce que vous jugez à propos, tout ce que vous voudrez sans exception, tout ce qui pourra lui faire du bien.

Mis au courant de la situation d’esprit de Césariot, M. Rinal entre autres choses lui dit :

— Il y a beaucoup d’orphelins qui n’ont ni père ni mère, mon garçon. Vous, vous avez du moins un père, et un brave homme de père qui n’était pas forcé d’aller vous reprendre dans le mauvais endroit où vous étiez en péril. Tournez-vous vers ce brave homme et mettez-vous à l’aimer. Suivez ses conseils et les miens. S’il avait pu vous avoir auprès de lui quand vous étiez tout petit, il vous aurait donné d’autres idées, mais il n’a pas pu et il n’y a pas de sa faute. Vous cherchez, comme tout homme sur la terre, un peu de bonheur. Il y en a plus, mon garçon, dans le travail que dans la paresse, dans l’estime des autres hommes que dans leur mépris ; il y en a plus à être pêcheur pauvre sur la plage, aux regards de tout le monde, que contrebandier dans une caverne. Il vaut mieux mourir en mer par un coup de mistral que dans une infirmerie de prison. Misère pour