Page:Aicard - L’Illustre Maurin, 1908.djvu/156

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
138
L’ILLUSTRE MAURIN

— Et, dit-il, quelle place désirez-vous ? le savez-vous au moins ?

— Oh ! bien sûr, pardine !… ze voudrais une place de vittime.

Marlusse avait rejoint Cigalous :

— Comment as-tu pu entrer ici sans moi, Marlusse ?

— Oh ! dit Marlusse, à tout hasard j’avais ramassé une carte d’entrée, un petit bout de corde qui traînait là par terre et qui me resservira.

— Je ne comprends pas.

Marlusse raconta par quel moyen il avait pénétré « au sein de l’assemblée ».

— Malheureux ! s’exclama le maire, si ta plaisanterie se découvre, nous sommes tous compromis !

— Ne crains rien, répliqua Marlusse sérieux comme un pape, je prouverai que ce que j’ai dit est vrai.

— Pas de galégeade ici. Tu ne peux pas être fils et arrière-petit-fils de victime, voyons !

— Eh ! fit Marlusse avec énergie, il fallait entrer : quand elle sert la république, la galégeade est le premier et le plus saint des devoirs… Té, té, voilà Pastouré ! Est-ce que tu vas prendre la parole, mon brave Parlo Soulet ?

— Et pourquoi non, si c’était nécessaire ! dit Pastouré de sa voix de contrebasse. Dans les occasions on se montre.

— Et Maurin ?

— Je l’attends.

Des cris retentirent au dehors :

— Eïci Mòourin ! — Vive Maurin ! — Maurin des Maures !

Maurin se présentait à la porte.