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L’ILLUSTRE MAURIN

« Quant à l’arbitrage international, c’est la cause des causes, l’idéal des idéals. Il faut que le sort des peuples soit au moins considéré comme aussi intéressant que le sort des individus et que, par conséquent, les casus belli soient réglés comme des duels. Que la paix éternelle soit une utopie, c’est possible ; mais que la guerre de deux nations civilisées soit possible sans un préalable arbitrage humain, c’est inadmissible ! »

Le congrès par acclamation adopta la candidature de Vérignon.

Plusieurs autres candidats se succédèrent à la tribune avec des fortunes diverses.

Enfin, M. Labarterie parla :

— On ne saurait être plus avancé que moi, dit-il, car, en tête de mon programme, j’inscris le droit de vote pour les femmes.

Une huée formidable ébranla les murailles. Une voix cria à Labarterie :

— Faï-lou téta ! (va faire téter l’enfant !)

— Nous en reparlerons quand les femmes feront leur service militaire !

— Citoyen ! riposta Labarterie, la femme, elle aussi, a un champ de bataille.

Un rire homérique secoua l’assemblée.

— Oui (poursuivit Labarterie, pompeux), le champ de bataille de la femme, c’est l’accouchement.

— Tu l’es ou tu le fais ? cria-t-on de toutes parts.

— Place aux femmes !… répéta énergiquement M. Labarterie, faites-leur place dans vos assemblées.

— Alors, je me débarque !… Nous sommes assez !…

— On peut déjà pas s’entendre. Si on mêle les