femmes à nos discussions politiques, alors, pechère ! on ne se comprendra tout à fait plus !
Un individu, monté, dans un coin de la remise, sur une barrique, fit retourner toutes les têtes :
— L’honorable préopinant a dit que l’accouchement est le champ de bataille des femmes ? Bon. Mais l’homme a un autre travail que de jouer de la baïonnette. Il manie la charrue, l’homme. Où est la charrue de la femme ? Faites-moi voir la charrue des femmes !
— Et leurs plates-formes ?
— Assez ! assez ! Pas de Labarterie !… Rayez Poisse !… Aux votes !… Labarterie n’est pas candidat du congrès.
— Le citoyen Poisse !
— Citoyens, déclara ce dernier, vous connaissez ma vie, et mes opinions sont les vôtres, toutes les vôtres sans exception, et toutes celles de M. Vérignon. Je jure de les représenter fidèlement.
— Le citoyen Poisse est nommé candidat du congrès.
Un certain Cabantous s’avança :
— Je présente ma candidature.
Maurin se leva :
— Cabantous est bonapartiste, dit-il. Que vient-il faire ici ?
— J’ai été bonapartiste, dit Cabantous, mais en ce jour je ne le suis plus. Vive la République !
— Je mets aux voix la candidature de Cabantous.
Elle fut repoussée à l’unanimité.
— Il n’y a plus de candidats ? demanda Maurin.
— Moi ! dit alors effrontément Caboufigue.
— Vous savez, mossieu Caboufigue, dit Maurin, à quoi vous vous exposez ?… Vous avez la parole.