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L’ILLUSTRE MAURIN

vous arriveriez peut-être dans votre voiture avec un fouett de luxe, nous avons apporté deux fouetts de combat !

— C’est moi qui les ai vendus à M. Marlusse, déclara le bourrelier ; quarante-cinq sous pièce, quarante sous en en prenant deux.

— J’en ai pour mes beaux quatre francs ! soupira Marlusse.

— Donc ce sont des fouetts honorables, reprit Maurin imperturbable. Allons, messieurs, commençons.

— Messieurs, grogna le capitaine, ça ne se passera pas comme ça ! Je ne suis pas ici pour rire.

— Et tanbien nous ne rions pas, dit Maurin. Fourrez-vous bien dans le coco qu’entre les mains de M. Marlusse le fouett est une arme de mort !

— Allons donc ! fit le capitaine en haussant les épaules.

— Monsieur, répliqua Maurin, trouvant dans son génie particulier le mot qui emporte les situations, je me connais en armes et en courage. Le sabre, c’est une arme ; la connaissance de l’arme en est une autre. Si vous prenez le sabre que nous ne connaissons pas et que vous connaissez, vous aurez deux armes et nous une seulemein !

« Est-ce juste cela, je vous le demande de bonne foi ? Répondez-nous, vous que vous êtes Français !

Le capitaine était, au fond, un brave homme et de bon sens. Cela lui tint lieu d’esprit.

— C’est pourtant vrai, dit-il, ça n’est pas très juste !

Et il se mit à rire.

— Ah ! fit Pastouré, d’un ton de soulagement.

— Si ça vous amuse de vous battre avec moi, je