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L’ILLUSTRE MAURIN

suivent et qui n’avaient pas réfléchi, ont vu par moi ce qu’ils ont fait de répréhensible à ta suite, sous ton brave commandement, pas un d’entre eux ne t’aidera à prendre un Maurin, juste au moment où, au péril de sa peau et de la peau de son chien, il vient de délivrer leur territoire d’une bête si terrible, — mais moins terrible cent fois que celui qui, au lieu de la tuer, la poussait devant lui, comme on mène un dindon !

— Ah ! c’est comme ça ? Eh bien, pour commencer, rugit le garde, on va examiner ton propre chien que je vais emmener, et je le ferai abattre, ne fût-ce que parce qu’il a approché l’autre !

— Fais-toi abattre toi-même, idiot ! Si tu touches un poil de ma bête, je t’assomme. Mon chien est un contribuable ! il paie l’impôt. Et c’est un meilleur citoyen que toi !

Cela dit, Maurin lâcha Hercule qui montra les crocs.

Le garde marcha brusquement sur Maurin pour le prendre au collet, puis s’arrêtant :

— Tu m’insultes, dit-il, dans l’exercice de mes fonctions.

— Fonctions de bavard, dit Maurin, fonctions de bourrique ! va, berger de chiens fous ! quand vos préfets prennent des arrêtés contre les chiens malades, vous arrêtez les chiens bien portants, les chiens familiers, ceux de votre connaissance, mais pas les autres qui vous font peur ! gardes qui ne gardez rien que votre paresse !

Le fonctionnaire fit de nouveau un pas en avant. Il étendit le bras. — Maurin, sur le bras tendu, donna rudement du poing, puis saisissant le fusil que l’agent de l’autorité avait dans sa main gauche, il le lui enleva